Rêveur d'irrationnel et nourri d'histoires étranges, j'ai souvent l'esprit vagabond.
Comment alors ne pas être fasciné par ces contrées auréolées de légendes, qui ont façonné notre imaginaire au fil des siècles et creusé leur sillon d'inconnu auquel notre monde cartésien n'a toujours pas apporté de réponse ?
Civilisations disparues, édifices qui gardent au plus profond de leurs murailles le secret de leur construction, vestiges aux symboles troublants, de quoi alimenter nos fantasmes et attiser notre curiosité.
Mais le mystère ne serait plus le mystère s'il trouvait soudain explication.
L'homme cherche à savoir où il va, mais il ne sait toujours pas d'où il vient.
Il y a quelques mois, je recevais un message de François Guyon, un ancien camarade de lycée qui avait retrouvé ma piste en fouinant sur la toile.
Presque un demi-siècle plus tard, nous nous asseyons devant un verre et l'évocation des souvenirs nous replonge dans nos années d'ados.
François se souvient de tout dans les moindres détails.
Il sort une photo de notre classe de troisième et commence à citer les noms et prénoms des uns et des autres, sans la moindre hésitation. Etonnant !
- Jean-Pierre Le Bot ! Nous sommes restés en contact et nous voyons souvent !
Là c'est Albert Tual, l'éternel premier de la classe. Il habite à Pau, il a fait la carrière qu'il méritait. Maintenant, il savoure et profite de son jardin !
J'ai aussi retrouvé la trace d'Henri Philibert, dit « Phiphi ». Il a fait carrière dans l'enseignement.
A présent , il écrit.
Je te recommande son dernier bouquin, « Pomme d'Avril »; tu te retrouveras plongé dans notre période lycéenne à Lorient. Quelle plume et quel humour !
François m'a mis en contact avec Jean Pierre Le Bot, qui partage sa vie entre son épouse Ivane, les mégalithes de Carnac et une résidence nantaise.
A la suite d'un voyage au Pérou, Jean Pierre a craqué pour ce pays attachant à plus d'un titre.
Il a fondé une association humanitaire qui vient en aide aux communautés vivant dans la périphérie de la petite ville de Combapata, située à une centaine de kilomètres de Cusco.
Il s'est lié d'amitié avec une personnalité locale, José Miguel Rueda, dit « docteur Pepe », qui sert d'antenne relais et coordonne les actions sur place.
Pepe a voué sa vie à cette population qui vit souvent dans un profond dénuement. Il apporte aussi son aide aux jeunes des campagnes tentés par les études.
Les conditions d'hygiène dans les villages sont précaires, en particulier dans les cuisines, où séjournent presque en permanence femmes et enfants en bas âge, dans un environnement très enfumé qui provoque de graves maladies pulmonaires.
L'intervention de l'association consiste à permettre l'aménagement de cuisines avec système d'évacuation des fumées.
Ce système présente en outre l'avantage d'une économie substantielle de bois.
Lorsque nous prenons contact, Jean-Pierre prépare un voyage au Pérou, dont le programme comprend une visite des communautés où ont été réalisées les premières installations et tout particulièrement dans les écoles autour de Combapata.
Le Pérou ! les vieux rêves commencent à se bousculer dans ma tête !
Je provoque une rapide réunion avec moi-même, à la suite de laquelle il est décidé à l'unanimité de casser ma tirelire et d'accompagner le groupe qui se composera de neuf personnes.
François fera aussi partie du voyage, fixé entre le treize et le trente mai 2007.
Cette periode marque le
début de l'hiver péruvien.
Jany et Jean-Paul, un couple de parisiens, Colette et Daniel qui résident au Mans et Jeanine, qui a accepté de quitter, le temps du voyage, son accueillant Vaucluse, seront du voyage.