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Pérou - 13 au 30 Mai 2007


Le 17 Mai 2007

La veille, notre chauffeur m'a conseillé de contourner l'hôtel pour découvrir les dunes qui entourent la ville sur 360 degrés.

Pour bénéficier des premiers rayons j'entreprends, dès 6 heures du matin, de gravir la dune qui prend naissance juste au pied de l'hôtel. Une brume assez dense enveloppe la ville, il fait encore très frais à une heure aussi matinale.
A mi-pente, je passe devant une habitation de fortune en bois posée sur le sable.
Des planches placées tout autour forment une sorte de terrasse où sont disposées des chaises.
Par la porte ouverte, j'aperçois un corps allongé sur un lit. Je presse le pas pour ne pas déranger.

La pente est raide. Je suis curieux de voir ce qu'il y a au sommet.
En arrivant tout en haut, j'ai la confirmation de ce que j'avais cru voir hier : il s'agit de chevaux de frise, déroulés sur toute la crête de la dune.
Je n'en connais pas les raisons. Je pense que ces barbelés sont là pour interdire le passage sur l'autre versant qui est très abrupt et ainsi éviter des accidents.
Quelques minutes plus tard, j'entends une série de détonations ressemblant à des coups de feu.
Bizarre…

Je prends quelques photos et décide de rentrer à l'hôtel, c'est l'heure du petit déjeuner.
Au pied de la dune, je vois arriver notre minibus. C'est notre chauffeur qui vient à ma rencontre. Il y a eu petit cafouillage dans les horaires, le départ est avancé.

Direction Pisco ! Un nom qui en inspire plus d'un, comme l'indique le dicton du jour : "Vautours à Pisco, retour au bistrot !"
Nous n'allons d'ailleurs pas jusqu'à Pisco. Nous faisons halte à Paracas où un bateau doit nous emmener vers les îles Ballestas, réserve d'oiseaux et d'animaux marins créee en 1975.

Situées à une demi heure de la côte, ces îles escarpées dont les visites sont rigoureusement réglementées (il est interdit d'y accoster), abritent plus de 150 espèces d'oiseaux dont des pélicans, cormorans, fous de Bassan, manchots, albatros et même condors, attirés par les cadavres d'otaries.
On peut également y admirer d'importantes colonies de lions de mer.

Au départ de Paracas nous apercevons, sur le flanc de la montagne, le chandelier de Paracas, géoglyphe de 150 mètres de hauteur dont l'origine pourrait être de même nature que ceux de Nazca.
Le bateau est plein à craquer, ce qui nous a fait hésiter à monter. Pas de place inoccupée, dit le capitaine, le bateau ne part que s'il est plein !
Par chance, je retrouve la même place que dans le bus et l'avion, près du « chauffeur ».

Le soleil tape fort.
Arrivé à proximité des îlots, le pilote du bateau arrête son moteur et se laisse porter au gré des vagues.
Enfin presque. Il lui faut de temps en temps redresser la barre car une légère houle nous attire vers les rochers.

Des dizaines de milliers d'oiseaux sont regroupés sur ces rochers et semblent apprécier le spectacle que nous leur offrons. Je me demande même s'il ne leur viendrait pas l'envie de nous balancer des cacahuètes.
Les rochers semblent peints à la chaux. C'est le guano, la fiente des oiseaux, fertilisant dont l'exploitation intensive a cessé au siècle dernier après avoir été une vraie manne pour le Pérou.
Aujourd'hui, un « décapage » est fait tous les six ou sept ans. Les installations encore en place servent désormais de perchoir aux volatiles.

Après avoir aperçu quelques otaries se séchant paresseusement au soleil, nous avons droit à un spectacle étonnant et magnifique : une tribu de lions de mer installée sur une plage, à l'intérieur d'une petite crique.
Pendant que les adultes se prélassent au soleil, les jeunes s'ébattent au bord de l'eau. Deux énormes mâles tentent de s'impressionner mutuellement. Leurs cris rauques résonnent dans la grotte voisine.
D'immenses vols de cormorans passent au dessus du bateau, formant de longues lignes noires dans le ciel d'un bleu intense.

Après avoir rechargé le réservoir, le pilote remet le moteur en route, nous rentrons.

Lors de notre route vers les îles, nous avons pu apercevoir le long des côtes un site particulièrement spectaculaire qui m'a personnellement évoqué nos falaises d'Etretat.
Arrivés à terre, nous embarquons dans le minibus à destination de cet endroit nommé « la Cathédrale ».
Notre chauffeur nous explique que la route qui nous y emmène est faite d'une épaisse couche de sel. De part et d'autre de cette route, le désert de sable fin, à perte de vue, comme une immense plage.

Le site est grandiose. Les mots ne suffisent pas pour expliquer la majesté du lieu. Juste rester silencieux et admirer du haut de ces falaises les lames qui viennent heurter les roches découpées par le ressac. Le ballet des pélicans et des cormorans ajoute une touche de couleur au ciel uniformément bleu.

Retour à Paracas, sur le bord de la plage où les différences sociales, ici aussi, sont clairement visibles.
A droite, les échoppes des petits artisans locaux en bambou et terre battue; à gauche, une jetée en carrelage où s'alignent les restaurants à touristes et leurs terrasses ombragées.
Après quelques hésitations, nous nous arrêtons sur celui conseillé par notre guide qui, manifestement, prend sa petite obole au passage.
Mais nous y trouvons notre compte, c'est ce qui importe.

Pour le retour vers Lima, petit contretemps, nous apprenons que notre autocar à un problème, il faudra patienter une heure, peut être deux.
Un hôtel de luxe en bordure de plage nous accueille pour rendre notre attente plus douce.
Bungalows avec jardins privatifs, piscine et bar détente. Ce n'est sûrement pas l'endroit où vient se prélasser le péruvien moyen.
Le prix du café que nous prenons au bord de la piscine nous conforte dans cette idée. A dix soles le café, le péruvien de la rue doit être aussi rare ici qu'un kangourou sur la croisette.
Ce cadre idyllique nous facilite l'attente, plus longue que prévue.

Finalement, un autocar nous prend en charge, direction Lima… enfin presque.
Après deux bonnes heures de route, l'autocar s'arrête dans un village.
Il fait nuit. On nous fait descendre. Seraient-ce les bandits de grand chemin annoncés par notre ministère des affaires étrangères ? On ne nous aurait pas menti ?
Eh bien non, tant pis pour la saveur du récit, nous changeons simplement d'autocar. Et nous repartons !

Il est trop tard à l'arrivée pour aller flâner dans les rues de Lima, nous dînons à l'hôtel, sur une terrasse intérieure en plein air. L'air est doux et l'atmosphère calme. Moments de détente. Encore.