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Pérou - 13 au 30 Mai 2007


Le 14 Mai 2007

Samuel nous attend pour une première découverte de Lima.
D'origine mexicaine, il a vécu onze années en France et en a conservé une parfaite maîtrise de la langue.

Redécouverte de la Plaza de Armas sous un soleil splendide, temps exceptionnel à Lima, habituellement brumeuse.
La porte d'entrée du palais présidentiel est flanquée de deux militaires aux allures de gardes suisses du Vatican. Je m'approche de la grille, sous le regard méfiant des militaires casqués qui en assurent la garde et leur demande si je peux faire des photos des « suisses ». Ils me font signe d'attendre et appellent un type en civil qui accède à ma demande avec un sourire condescendant.


Lima. Devant le palais présidentiel.

Nous nous rendons dans un bâtiment public abritant un minuscule musée que nous visitons à la hâte. Nous changeons nos euros contre la monnaie locale, le sol.
Un type m'aborde en anglais pour me dire qu'on vient de lui arracher son appareil photo et me conseille de cacher les miens. Je prends le risque de ne rien changer à mon comportement.

Nous rejoignons le Musée d'art précolombien Raphaël Larco, où sont exposées principalement des céramiques.
Dans la diversité des cultures qu'a connues le Pérou ( Paracas , Nasca , Chavin , Moche-ou Mochica- , Tiwanaku , Huari, etc…), ce musée s'est spécialisé dans la culture Mochica.
Une explosion de bougainvilliers multicolores borde les allées. Le jardin est rafraîchissant et agréablement décoré.
Les photos dans le musée sont autorisées, profitons-en !
Vases en forme de têtes, magnifiques céramiques anthropomorphes, dont une série érotique étonnante par sa diversité et son audace.

Nous sortons de la ville pour gagner la périphérie.
L'endroit se nomme "Costa Verde".
D'immenses falaises aux flancs envahis par une végétation abondante et fleurie bordent la route face à la mer. Sur leur sommet, des immeubles aux façades de verre et à l'allure arrogante marquent un profond contraste avec les proches bidonvilles.
En contrebas, la plage parait moins polluée. Quelques baigneurs tentent de surfer sur de maigres rouleaux, tandis que pélicans et cormorans se font sécher les ailes sur les rochers voisins.
Une imposante construction sur pilotis de style vaguement colonial trône au milieu de ce décor. Il s'agit d'un restaurant, "La Rosa Nautica", accessible par une large passerelle de bois.
C'est là que nous prendrons notre premier déjeuner péruvien. Une façon aussi de nous préparer en douceur à la suite du voyage qui sera, sans nul doute, plus spartiate.
Contraste encore plus flagrant entre ces deux mondes que nous avons déjà découverts dès notre arrivée.
Le gratin de Lima doit se retrouver ici pour parler affaires.
La table voisine est occupée par des japonais.
Nous faisons la connaissance dans ce restaurant d'un couple habitant Lima, Glwadys et Abel, amis de Jany et Jean Paul.
Subtilité des parfums, élégance des décors nous font oublier la longue attente et les maladresses du service, particulièrement lorsque le garçon vient déposer sur la table un magnifique poisson en croûte, pour le subtiliser une minute plus tard à nos narines déjà frémissantes de plaisir et le déposer sur la table d'à côté. Eclat de rire général immédiatement suivi d'un regard de dépit proche du découragement !

Nous sommes tous invités le soir même à un dîner chez Glwadis et Abel.
Glwadys est une maîtresse de maison remarquable et nous concocte quelques délicieuses spécialités, dont le « aji de gallina », recette à base de poulet au piment que je vous livre ci-dessous :

 

Aji de gallina - Poulet au piment

Préparation : 30 minutes - Cuisson : 1 heure - Pour 4 personnes.

 

. 1 poulet.
8 cl d'huile.
1 gros oignon.
1 gousse d'ail.
2 piments Guajillo.
100 g de cerneaux de noix pilés.
1 cuillerée à soupe d'Axiote.
100 g de parmesan râpé.
10 cl de crème fraîche.

1 pincée de cumin.
1 pincée de 4 épices.
1 bouquet garni.
Sel et poivre.

Accompagnement :
4 petites pommes vapeur.
4 oeufs durs écalés coupés en 4.
8 olives dénoyautées

 

Faire pocher le poulet avec le bouquet garni. Le désosser une fois cuit et en hacher grossièrement la chair au couteau. Réserver le bouillon pour un autre usage.
Chauffer l'huile dans une grande sauteuse. Faire revenir l'oignon jusqu'à transparence.
Ajouter l'ail émincé, les piments préparés (voir Rubrique "Les préparations de base" / "Sauce piquante"), les noix, les épices, la chair du poulet cuit.
Mélanger rapidement. Chauffer.
2 ou 3 minutes avant le service, incorporer la crème, le parmesan et rectifier l'assaisonnement.
Ne pas laisser bouillir.
Servir avec les pommes vapeur, les oeufs durs en tranches et les olives.

Merci à http://chryscuisine.free.fr/aji_de_gallina.htm pour la recette.

A l'issue du repas, je fais une des gaffes dont j'ai le secret :
Abel nous fait goûter son pisco*, alcool national que nous aurons bien d'autres fois l'occasion de déguster au cours de notre séjour, notamment dans sa version "sour".
Après une première tournée, il décide de manifester le plaisir qu'il a de nous accueillir en ouvrant une seconde bouteille.
Ma distraction habituelle ne m'avait pas permis de comprendre qu'il s'agissait là d'une cuvée spéciale dédiée aux amis et aux vrais amateurs. L'honneur suprême, un cru de choix, le coup de l'étrier !
On me sert un second verre que je m'empresse de déverser dans le premier, pas encore totalement vide, mélangeant ainsi le bon grain et l'ivraie, en toute innocence.
La maîtresse de maison m'aurait flingué !
Elle en a d'ailleurs mimé le geste en pointant sur moi son index, tout en imitant le bruit sec d'un coup de feu !
Mea Culpa !

* Le pisco est une eau-de-vie fine élaborée à partir de la fermentation de bouillons frais de moûts de raisin cultivé dans des régions très précises du Pérou. Ces zones bénéficient d'un microclimat et de conditions environnementales uniques au monde permettant la culture de vignobles consacrés exclusivement au pisco. La qualité, l'arôme, le corps et le bouquet du pisco sont exceptionnels et uniques.
La fabrication d'un litre de pisco authentique requiert plus de 7 kilos de raisin. C'est la raison pour laquelle le pisco ne peut être produit en grande quantité.
Il existe des ersatz de pisco, notamment au Chili, mais le seul vrai pisco est péruvien.

Nous prenons congé de Glwadys et Abel, encore surpris par la chaleur de leur accueil, nous qui n'étions pour eux, quelques heures auparavant, que des inconnus.